PRIMADONNA COLLECTION • 2 Nouveaux inédits : Anna Majidson & Creams
Moodoïd, le projet de Pablo Padovani, revient avec le deuxième volet de sa série PrimaDonna. Après ses duos avec Melody’s Echo Chamber, Say Lou Lou, Stephanie Lange (Saâda bonaire), Felicia Douglass et Juliette Armanet, voici une nouvelle collection de collaborations avec cinq chanteuses et musiciennes internationales.
Entre ces deux volumes, Pablo n’a pas chômé, participant à la production de Simple Mind, l’album acoustique de Sébastien Tellier en 2020 et réalisant de nombreux clips pour d’autres (d’Iliona à Adrien Gallo, Vanessa Paradis ou encore Paul Prier). En musique, dans son Moodostudio, il a gagné en autonomie, confiant dans le fait de pouvoir désormais produire lui-même ses compositions.
Pablo est un grand curieux. En voyage, il achète des vinyles d’artistes méconnus. Il cherche des artistes locaux. Dans tous ses projets, il aime mettre en lumière les autres, les musiciennes en particulier. Sur disque, en tournée, dans ses multiples réalisations vidéo.
Sa démarche est fondamentalement la recherche d’histoires humaines, collectives.
Et il n’a pas attendu d’avoir fondé son premier groupe pour s’entourer notamment de femmes. En primaire, dans le Lot, il est le seul garçon de sa classe. A la récré, il joue à la marelle et saute à la corde avec ses camarades féminines.
Quant à sa curiosité musicale sans frontières, au collège, c’est à la médiathèque qu’il explore tous les genres musicaux. Les mercredis, il emprunte 10 CD qu’il télécharge dans son iPod. Il s’endort chaque soir en écoutant un disque. En pension au lycée à Rodez où il fait des études de cinéma, il dépense tout son argent de poche chez un disquaire. Voyant l’assiduité de Pablo pour la musique, le propriétaire lui file toutes les nouveautés en exclusivité le vendredi soir avant leurs sorties le lundi.
Pour le projet PrimaDonna, l’objectif est d’écrire des chansons pop mais avec un twist. Et de les partager avec des invitées. Les morceaux de Pablo sont chargés d’événements sonores. Il les compose puis les écoute beaucoup, dans leurs ébauches instrumentales.
Il lui aura fallu une année pour trouver ses partenaires de jeu idéales pour les finaliser.
Son désir premier : être à égalité avec les artistes qu’il invite.
Cette recherche se fait à distance. Il envoie des démos. Dans ses mots : une invitation à la collaboration. Selon l’envie ou le temps, à chacune de choisir la manière de travailler ensemble.
Il y en a, comme Prudence, son invitée sur le morceau Memories, qui sont évidentes. Ils se connaissent bien. Memories est inspiré d’un morceau découvert sur l’album Papa Hemingway de Kazuhiko Kato produit avec Ryuichi Sakamoto, un disque chiné par Pablo lors de l’un de ses voyages au Japon. Obsédé par la beauté et la simplicité de ce titre, Pablo décide de le sampler et le réinventer en chanson pop. Olivia se prête alors au jeu en écrivant des paroles également inspirées de la chanson originale.
Pour Lucifer, un morceau à la symbolique joyeusement diabolique qui renvoie à la synthpop française des années 80 (Taxi Girl, Daho, Elli & Jacno...), Pablo fait appel à Zombie-Chang, artiste originaire de son pays de cœur, le Japon. Ce titre entretient le lien fort de Pablo avec ce pays illustré par des collaborations successives depuis son morceau Langage avec Kom_I du groupe Wednesday Campanella. Meirin Yung de son vrai nom, dénote dans le paysage de la pop nippone, sa démarche punk et iconoclaste évoquant davantage les bizarreries électro-poético-humoristique des français Sexy Sushi, Musique chienne ou autre Salut C’est Cool. Après de multiples conférences zoom avec traducteurs, Pablo lui envoie l’instrumental. Et dans un pur moment Lost in Translation, Zombie-Chang ne renvoie au départ qu’un remix technoïd du morceau sans poser sa voix. Une version avec sa voix suivra, c’est elle que l’on retrouve sur l’EP.
Dynamite, avec l’anglaise Lottie P du groupe Goat Girl, est une pépite rock psyché mâtinée d’influence McCartney qu’affectionne Pablo depuis l’enfance. À la genèse du morceau : un rêve fait par Pablo, dans lequel il croise Paul McCartney en backstage d’un festival - assis autour d’une table en plastique avec ses camarades. Ils jouent ensemble un morceau inédit empreint de la culture musicale anglaise. Pablo s’en souvient à son réveil et enregistre la mélodie à la volée sur son iPhone. Il pense pour ce titre à Lottie P, qui l’avait vu sur scène au Great Escape Festival à Brighton alors qu’elle était adolescente.
Sur le morceau Crusoe, Pablo invite la canadienne Jane Penny du groupe Tops, dont il à toujours apprécié la voix, singulière, touchante. Un titre intime sur lequel la chanteuse tenait à chanter en français, défi relevé avec cette collaboration. Ils y évoquent le mythe de Crusoé, l’idée de tout recommencer à zéro sur une terre inconnue - terrifiant et stimulant à la fois. La chanson évoque cette ambivalence et les émotions qu’elle induit.
Dans toutes ses collaborations, musicales ou cinématographiques, le rôle qui définit le mieux Pablo, est celui de metteur en scène. C’est un réalisateur. Et l’on retrouve ce même aspect dans son travail musical. Depuis son premier instrument, le tuba, qu’il doit abandonner faute de trouver un professeur à la campagne, et son intégration dans l’orchestre de percussion, à l’école, dans lequel il joue du xylophone et du vibraphone, il sait que c’est à plusieurs que l’art doit se vivre.
Son rêve le plus fou ? Nostalgique des grands spectacles des années 80, c’est de mettre en scène un show monumental avec costumes, maquillage, décors, scénographie extravagante et 50 musicien.nes.
PrimaDonna en Opéra Rock ?