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Les membres fondateurs de The Coral se rencontrent encore adolescents, alors qu'ils sont élèves à la Hilbre High School d'Hoylake (une bourgade voisine de Liverpool). Chanteur et guitariste, le prodige James Skelly ne tarde pas à quitter cette école pour se consacrer à la musique et apprendre sur le tas l'art difficile de l'écriture musicale.
The Coral voit officiellement le jour en 1996 : Ian Skelly (frère de James) est à la batterie, Bill Ryder-Jones à la guitare et à la trompette, Nick Power aux claviers et Paul Duffy à la basse et au saxophone. Le dernier arrivé dans la bande sera le guitariste Lee Southall, qui a selon ses nouveaux copains une « tête de réfugié kosovar qui joue bizarrement, comme Chuck Berry. »
Comme beaucoup d'Anglais de leur âge, ils écoutent tout ce qui leur tombe sous la main et dévorent la presse spécialisée. Dans tout ce qu'ils ont pu aimer, ce sont sans doute Captain Beefheart et surtout leurs compatriotes liverpudliens The La's qui les ont marqués le plus, bien qu'ils citent souvent Love et The Kinks dans leurs interviews. Lors de leurs concerts, ils se font les doigts sur de nombreuses reprises d'Oasis, le soutien de Noël Gallagher leur ayant toujours été acquis.
Convaincu par quelques-uns de leurs concerts, le label Deltasonic (de Liverpool) les signe et leur permet d'enregistrer trois EP's : Shadows Fall, The Oldest Path et Skeleton Key, qui marchent bien. En 2002, Sony Music parvient à les débaucher pour la coquette somme d'un million de livres (ils seront toujours distribués par Deltasonic, cependant) et fait appel à Ian Broudie, de The Lightning Seeds, pour produire leur premier album, The Coral, qui est enregistré « à l'ancienne », presque live en studio. Il se classe cinquième des ventes en Grande-Bretagne, deux singles (« Dreaming Of You » et « Goodbye ») étant remarqués dans les charts et par la critique.
Son successeur, Magic And Medicine, obtient quant à lui d'entrée de jeu le numéro 1, en septembre 2003. Historiquement, ils sont considérés par la presse comme les pionniers des groupes anglais « à guitare » et du revival du rock indépendant, l'ancien batteur du groupe Shack leur fait désormais office de manager et on leur prédit partout un avenir des plus radieux.
Le groupe, lancé à cent à l'heure, s'exporte bien, sauf aux États-Unis, qui font un peu la sourde oreille, et en France, où, malgré leur excellente réputation, leurs scores sont moins notables qu'en Grande-Bretagne, seules des premières parties leur permettant de se faire connaître . En février 2004, un mini-album de 5 titres largement improvisés et enregistrés « sous influence », Nightfreak And The Sons Of Becker, sème les premiers troubles chez les fans, qui commencent alors à leur préférer des groupes en apparence plus cools et à la musique plus accessible, et le vent commence à tourner.
Deux membres de Portishead produisent l'album suivant, The Invisible Invasion, paru en 2005 et dans lequel James Skelly se fourvoie un peu dans l'activisme anti-G.W. Bush, mais les ventes stagnent et la plupart de leurs concurrents ont tiré les marrons du feu. Trop dépendant à l'herbe (entre autres), Bill Ryder-Jones, qui ne peut plus participer à quoi que ce soit, les quitte pendant quelques mois, puis il réintègre le groupe comme si de rien n'était, mais une période de flottement s'installe.
Conscient de la situation, Noel Gallagher, fan de toujours de leur musique et qui souhaite vraiment les remettre en selle, leur permet alors de se servir autant qu'ils le veulent de son studio personnel, où ils peuvent écrire et répéter sans témoins et sans pression. Plus blues et plus acoustique, Roots And Echoes, pour lequel ils retrouvent leur cher Ian Broudie, témoigne en 2007 d'une plus grande maturité et d'un désir retrouvé d'authenticité et de naturel, mais le public n'accroche pas et The Coral ne peut donner que peu de concerts pour le promouvoir, se retrouvant même à ouvrire les concerts d'une de ses anciennes premières parties, Arctic Monkeys.
En janvier 2008, le trop instable Bill Ryder-Jones, ravagé par le stress, quitte définitivement The Coral, qui annonce pourtant qu'il continuera en quintette. Sortie à la rentrée, une compilation, The Singles Collection, semble être le moyen le plus sûr qu'ils ont trouvé pour se retourner un peu tout en gardant une actualité. L'album Butterfly House qui suit en 2010 n'arrange pas les affaires du groupe qui se prépare à une longue pause, seulement interrompue par la sortie, en octobre 2014, de The Curse of Love, un album de titres inédits enregistrés entre 2005 et 2007.
Le groupe profite de ce temps pour se consacrer à la gestion de son label Skeleton Key et au studio de Parr Street, à Liverpool. Un nouveau guitariste, Paul Molloy, participe à l'enregistrement de Distance Inbetween (2016) au moment où Lee Southall prend ses distances. Pour ce huitième album original, The Coral s'éloigne de son style typiquement britannique et durcit le son des guitares. La même formation s'attelle à l'élaboration de Move Through the Dawn (2018), qui retrouve la geste rock des débuts.