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Fils de Leslie et Lilian Bostridge né le 25 décembre 1964 à Londres, Ian Bostridge fréquent les écoles de Dulwich et de Westminster, où, à l'instar d'Andrew Lloyd Weber, il est un Queen's Scholar, soit un élève boursier récompensé pour son travail assidu (Ian Bostridge se distingue notamment en théorie physique).
Doté d'une voix exceptionnelle, il délaisse peu à peu l'étude de la gravité et de l'électromagnétisme pour le domaine artistique dans lequel il excelle tout autant. Diplômé en histoire contemporaine à l'Université de Cambridge, Ian Bostridge est aussi passionné par la sorcellerie dont il soutient une thèse en 1990 à Oxford (La Sorcellerie et son évolution entre 1650 et 1750). Cependant, peu enclin à embrasser une carrière d'historien, l'universitaire préfère se consacrer au chant lyrique. Lauréat du Concours de la Fédération Nationale des Conservatoires de Musique en 1991, Ian Bostridge est soutenu par le Fonds des jeunes artistes anglais (Young Concert Artists Trust), duquel il reçoit une bourse.
Dans les premiers temps, Ian Bostridge gagne sa vie comme répétiteur avant de se produire en vedette. Après une première au Wigmore Hall de Londres en 1993, le ténor participe au Festival d'Aldeburgh (fondé par Benjamin Britten) et enchaîne les récitals européens. Il se produit notamment sous la baguette de Sir Colin Davis, Msistslav Rostropovich, Simon Rattle ou Philippe Herreweghe dans La Passion Selon Saint-Matthieu. En 1995 sort son premier récital en solo, The Red Cuckatoo & Other Songs (Hyperion), accompagné par Graham Johnson. Plusieurs prix couronnent les enregistrements suivants consacrés à Schubert (La Belle meunière et Le Voyage d'hiver), Schumann (un récital de lieder avec son accompagnateur fétiche Julius Drake), Bach (Cantates avec Fabio Biondi en 2000), Britten ou même Noël Coward le temps d'un Songbook avec Jeffrey Tate (2002).
Recruté par EMI Classics en 1998, Ian Bostridge multiplie les enregistrements consacrés à Schubert, que ce soit avec Julius Drake, Leif Ove Andsnes ou Mitsuko Uchida. Parallèlement, il poursuit une brillante carrière à l'opéra dans Idoménée ou L'Enlèvement au sérail (Mozart), The Rake's Progress (Stravinsky) ou Mort à Venise (Britten). En 2003, il apparaît au générique de Didon et Énée de Purcell dirigé par Emmanuelle Haïm et récidive dans l'Orfeo de Monteverdi. L'année suivante, Bostridge est honoré du titre de CBE (Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique).
En 2005, c'est sous la baguette d'Antonio Pappano qu'il incarne Melot dansTristan und Isolde, puis enchaîne sur les Lieder de Wolf avec le même chef d'orchestre. Tous deux se retrouvent en 2009 pour le cycle Schubert (Le Chant du cygne). Le 11 novembre de cette année, cet arrière-petit cousin de James Joyce chante le War Requiem de Britten à l'Abbaye de Westminster. En 2010 suit le récital d'arias Three Baroque Tenors consacré au répertoire de trois ténors du XVIIIème siècle, John Beard, Francesco Borosini et Annivale Pio Fabri. Outre de nombreux honneurs universitaires et récompenses, Ian Bostridge a été éditorialiste au magazine Standpoint. Il est l'un des plus grands ténors de la scène mondiale actuelle.