The Performers est le projet solo de David Borras, aka Gahisho que l'on a pu voir évoluer en tant qu'instrumentiste au sein de groupes de la scène pop en vogue à Marseille : Wilson Drama et surtout Kid Francescoli avec qui il a collaboré sur scène et en studio avant son départ en Ecosse en 2010 et en tant que co-compositeur sur les titres Roma-Hollywood, Glass and Stones et plus récemment sur le single Les Vitrines (issu du dernier album de Kid) pour lequel il a écrit les paroles.
L'album Ocean Garage clôt une trilogie commencée presque 10 ans plus tôt, à Marseille, la ville d'origine de David, avec l'album A Homemade Stereo Recording (Plop Records/Nature Bliss Inc., 2008) suivi en 2010 de Summer and a Reservoir (Pastel Records/Art Union). Les dix titres de ce dernier volet Ocean Garage ont été composés en Écosse et produits en Espagne, les deux pays où David réside désormais. Enregistrés en appartement, parfois la nuit, en sourdine avec le vieux G4, les claviers analogiques, basse et guitare et un sampleur.
Projet solo mais pas esseulé: au bout du processus, les amis marseillais de toujours sont là. Hawaii Fantôme pour les visuels, pochettes et vidéos et Kid Francescoli qui a arrangé certains titres en y injectant sa couleur si unique (Heavy, Okno, Ash, Concrete et Clarisse).
Depuis les 2 premiers albums, "Ocean Garage" marque une évolution dans l'identité sonore de The Performers qui se veut désormais plus électronique. Plus de synthétiseurs et de beats, moins de samples, plus de chant et moins de murmures. Alors que le premier album était plus tropical et bruissant (dédié à Arthur Lyman, un des papes de l'Exotica), Ocean garage a quelque chose de plus urbain et électronique, presque dansant. On peut y distinguer deux univers qui entrent en contact : les morceaux pop électroniques écrits au piano ou à la guitare (Heavy, Ash, Okno..), et les titres plus atmosphériques rendus par les rythmes ralentis des marimbas sur les Baigneuses, par la boucle de guitare de Quyoto ou encore la nappe poussiéreuse de Some.
Dans la continuité des deux premiers albums, David Borras construit des popsongs à partir d'images, il nous parle d'obsessions visuelles comme des clichés : la ville (Concrete), la mer (Les Baigneuses), la figure féminine (Clarisse, Ash), les virées nocturnes (City Girl).
"Ces "cartes postales" représentent, un peu en référence à Barton Fink, un ailleurs qui va happer littéralement le personnage et ici l'auditeur." nous confie David.
En effet, les références sont résolument cinématographiques en forme d'hommage au cinéma américain et urbain 70' du Nouvel Hollywood (Altman, Friedkin) et plus récent (Lynch, Mann) et plongent l'auditeur dans un monde de micro-fictions envoûtant.
Les claviers de « Ocean garage » sont imprégnés de la new wave des années 80 et d'influences aux Cure, Depêche Mode ou Siouxie qui ont nourri The Performers au fil du temps. Mais derrière ces claviers se dessine un ailleurs, on devine des sonorités japonisantes qui s'affirment jusque dans les titres (Quyoyo, Okno) et font voyager l'auditeur encore un peu plus loin dans ces cartes postales.
The Performers nous propose une plongée dans un monde de micro-fictions, de décors suburbains exotiques et aquatiques où la mellow pop côtoie la pop sixties et vintage mais aussi l'ambient, le krautrock et la new-wave.