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Né à Edimbourg en Ecosse le 23 aout 1959, Edwyn Collins grandit à Glasgow. Fan du rock des sixties, il s'achète sa première guitare électrique et se perfectionne en autodidacte avant de fonder un quatuor de punk rock en 1976, The Nu-Sonics. Collins et ses acolytes James Kirk, David McClymont et David McClymont se rebaptisent Orange Juice et signent chez Postcard Records en 1979, un label indépendant au slogan évocateur « The Sound of Young Scotland » (bien que ce même label signe les Australiens de the Go-Betweens quelques années plus tard). Le succès de leurs premiers albums mêlant un rock efficace à un romantisme exacerbé, est tel que les Ecossais mettent le cap sur Manchester et signent en 1981 chez Polydor.
Montagnes russes
Mais après quatre albums et un beau succès qui atteint son apogée en 1983 avec le single « Rip it Up », issu de leur second album homonyme, les membres d'Orange Juice se séparent en 1985 et Collins poursuit en solo. Après quelques déboires, il publie son premier album Hope and Despair en 1989, bien apprécié du public et des critiques. Un accueil que le plus ambitieux Hellbent on Compromise (1990) peine à renouveler. Remercié par le label Demon, Collins poursuit en roue libre et devient même producteur, tout en enregistrant de nouvelles chansons, qui forment petit à petit un album qu'il produit entièrement et baptise Gorgeous George.
« Gorgeous » mais amer
C'est finalement Setanta, petit label londonien qui accepte de sortir Gorgeous George, en 1994. C'est cette pépite rock gorgée d'amertume, à l'esthétique rétro portée par cette voix mariant Iggy Pop à Elvis Costello, qui fournit enfin à Collins son premier tube mondial : « A Girl Like You ». Au Royaume-Uni, en France, mais aussi en Australie, en Allemagne et aux Etats-Unis, la chanson est en tête des classements pop, récompensant vingt années d'efforts constants de la part de l'Ecossais.
Dandy moqueur
Après une tournée mondiale, il publie I'm Not Following You en 1997 dont les réminiscences disco-funk (« Seventies Night »), chassent à peine la noirceur punk de Collins, qui aime porter un regard désabusé sur ses contemporains. A l'image du single « The Magic Piper (of Love) » cet album confirme le talent d'un dandy ironique, d'un musicien complet dont le style est désormais reconnaissable. Pour preuve, son cinquième album de pop baroque, Dr. Syntax (2002), égratigne non sans humour les pères fondateurs du genre (le titre « The Beatles ») avec l'appui de Paul Cook, ancien batteur des Sex Pistols. Son décalage en fait le parrain de la nouvelle scène rock de Glasgow, (Belle And Sebastien, et bien sur Franz Ferdinand).
De retour sain et sauf
Mais l'ironie de la vie lui joue un tour et en février 2005, Collins est victime chez lui d'un grave accident cérébral dont il réchappe de justesse. La sortie de l'album qu'il préparait est repoussée à 2007. Intitulé à bon-escient Home Again il montre un Edwyn Collins plus grave et posé, évoquant dans un mélange de folk, de rock et de country (le somptueux titre « Leviathan ») son retour à la vie.
Puis, en novembre 2008 c'est le retour d'Orange Juice qui a été célébré à l'occasion d'un concert unique à Glasgow. Enfin, c'est en solo que Collins revient à l'affiche d'un des événements écossais de l'été, le festival T in the Park, en juillet 2009. Losing Sleep confirme en 2010 le retour d'Edwyn Collins au premier plan au moins en Grande-Bretagne. C'est dans une tonalité de blue eyed soul nostalgique qu'il sort en 2013 Understated.